- Ligue contre le Cancer
Une voie prometteuse d’amélioration de la thérapie anticancéreuse
Deux espèces bactériennes de la flore intestinale améliorent de façon importante l’efficacité des chimiothérapies à base de cyclophosphamide (molécule anticancéreuse utilisée entre autre dans le traitement du cancer du sein et de l'ovaire). On doit ce résultat publié, dans la revue Immunity (1), à une collaboration internationale pilotée par l’équipe labellisée par la Ligue de Laurence Zitvogel (Inserm U1015, Gustave Roussy).

On sait depuis quelques années que la flore intestinale, ou microbiote intestinal, module de façon importante la réponse à la thérapie anti-cancéreuse. Les derniers résultats obtenus par Laurence Zitvogel et ses co-auteurs précisent comment deux bactéries, hébergée pour l’une, Enterococcus hirae, dans l’intestin grêle, et pour l’autre, Barnesiella intestinihominis, dans le côlon, améliorent l’efficacité du cyclophosphamide. L’étude de plusieurs modèles précliniques a permis aux chercheurs de montrer que les interactions entre ces bactéries et différentes composantes du système immunitaire modifient l’environnement immunitaire des cellules cancéreuses. Ces modifications contribuent en quelque sorte à débrider l’immunité anti-tumorale et permettent à la réponse immunitaire anti-tumorale, induite par le cyclophosphamide, de gagner en efficacité. La compréhension précise des interactions entre le microbiote, l’immunité naturelle et la réponse immunitaire induite par les traitements constitue aujourd’hui une voie prometteuse de personnalisation et d’amélioration de la thérapie anticancéreuse.
(1) R. Daillère, M. Vétizou, N. Waldschmitt, et al., 2016, Immunity 45, 931-939.