Ligue cancer 63
Comment la leucémie impacte la réussite scolaire (Cohorte LEA)
Des travaux soutenus par la Ligue Contre le Cancer et par notre Comité, dans le cadre du programme « Enfants, Adolescents et Cancer » permettent d’évaluer comment une leucémie dans l’enfance ou l’adolescence peut impacter la réussite scolaire des jeunes.
Cette étude réalisée à partir des données de la cohorte des Leucémies de l’Enfant et de l’Adolescent (Cohorte LEA) a été publiée dans la revue The Journal of Pediatrics.
Les conséquences psycho-sociales d’un cancer dans l’enfance ou l’adolescence sont multiples.
Mesurer leur impact sur la scolarité, et les prévenir, est essentiel car la réussite scolaire est un élément important de la qualité de vie des enfants qui contribue de façon fondamentale à la construction de leur avenir social et professionnel.
L’étude pilotée par le docteur Jacinthe Bonneau (Service d’hémato-oncologie pédiatrique) du CHU Rennes avait pour but d’évaluer le devenir scolaire à long terme des enfants et des adolescents traités pour une leucémie et de déterminer les facteurs de risque d’échec scolaire de cette population.
Ce travail s’est appuyé sur les données collectées à l’échelle nationale par la cohorte LEA. 855 membres de la cohorte LEA d’un âge moyen de 16,2 ans (+/- 7 ans) ont été suivis sur une période de 10,2 ans (+/- 6,2 ans) après le diagnostic de leucémie. Le taux de redoublement a été utilisé comme indicateur des difficultés scolaires.
Les résultats obtenus montrent que 28,5 % des jeunes suivis ont redoublé une classe dans un délai médian de 4 ans. L’âge et les facteurs démographiques et sociaux paraissent plus étroitement associés à l’échec scolaire que la nature de la pathologie et le traitement suivi.
Ainsi, les adolescents masculins dont le niveau socio-économique des parents est le moins élevé sont les plus à risque. Toutefois, le taux de redoublement de l’ensemble des jeunes survivants à la leucémie est significativement supérieur à celui de leurs frères et sœurs qui partagent, cependant, le même environnement socioéconomique.
L’amélioration de la scolarité des jeunes les plus à risque, plus particulièrement les adolescents, nécessite que leur statut social soit considéré dans la mise en place d’un soutien scolaire véritablement adapté et évolutif pendant et après leur traitement.